Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés

d'Arto Paasilinna


Quatrième de couverture :

Le très distingué professeur Surunen, membre finlandais d’Amnesty International, las de se contenter de signer des pétitions, décide de prendre les choses en main. Il s’en va personnellement délivrer les prisonniers politiques qu’il parraine en Macabraguay, petit pays d'Amérique centrale dirigé par un dictateur fasciste sanguinaire. Après le succès de l’évasion de cinq d’entre eux, et non sans avoir goûté à la torture des geôles locales, Surunen accompagne l’un de ses protégés jusqu’au paradis communiste, un pays d’Europe de l’Est baptisé la Vachardoslavie. Là, il découvre le triste sort d’une poignée de dissidents enfermés dans un asile psychiatrique, et s’emploie à les libérer à leur tour.

Mon avis :

J'appréhendais un peu de retrouver Paasilinna car je m'étais ennuyée avec le lièvre de Vanaten. J'ai compris dès la lecture du premier chapitre avec la rencontre de ce couple idéaliste et l'histoire de leurs ancêtres, victimes de l'oppression, que cela n'allait pas être le cas cette fois-ci!

J'y ai retrouvé l'association de situations déjantées et d'une réelle problématique de fond que j'avais beaucoup apprécié dans le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison (sur la délinquance et le système carcéral). Paasilinna dresse ici le portrait des systèmes politiques extrémistes qui ne tolèrent aucune opposition politique et malgré la succession de scènes rocambolesques on ne peut que retrouver des faits établis sur les exactions de dictatures que l'on reconnait bien derrière le Macabraguay ou la Vachardoslavie.

Le jeune philologue finlandais Surunen va décider d'agir enfin concrètement pour les causes qu'ils défendent tous les deux. Militant pour la libération des prisonniers politiques et ne se satisfaisant plus de simples courriers officiels et de lettres de soutien il part pour l'Amérique Centrale afin de faire évader un homme injustement incarcéré. Au fil des pages, que Surunen soit à l'Est ou à l'Ouest, c'est tout le système qu'il va infiltrer (et nous avec). Suspicion, répression, conditions de détention, propagande... Les personnages qu'il rencontre en cours de route et leur façon de vivre dans ces systèmes (qu'ils l'adulent ou le rejettent) nous en apprend encore d'avantage.

J'ai apprécié ce personnage qui se retrouve dans des situations désespérées mais qui continue de vouloir se battre pour la liberté d'expression et n'hésite pas à plonger à nouveau dans les ennuis lorsqu'il se trouve face à la même situation à l'autre bout du monde.

L'auteur use de beaucoup d'humour et alors que le sujet est grave et, 30ans après la première parution, malheureusement toujours d'actualité, c'est avec un grand sourire sur le visage que le lecteur est poussé dans ces réflexions!


Je remercie Célia Giglio et les éditions Denoël pour ce partenariat.
Traduit par Anne Colin du Terrail - Sortie: 2 avril 2015 (réédition)

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