Une part de rêve à 35 cents

de Christophe Dugave

Quatrième de couverture:

Automne 1990. Mathieu, étudiant parisien, supporte mal sa vie monotone avec Marion. Il est hanté par le décès accidentel de son père et le suicide de son grand frère Maxime. Mais à la mort de sa grand-mère, Mathieu apprend que Maxime serait en vie, installé quelque part au Canada. Il décide alors de tout plaquer et de se rendre au Québec. Mais la Belle Province que Mathieu va découvrir est bien différente de celle décrite par les guides touristiques... De rencontres en errances, que cherche-t-il à prouver ? et surtout, que trouvera-t-il de l'autre côté de l'Atlantique ? Que poursuit-il ? Un rêve, une chimère, la vérité, lui même ?...




J'ai lu ce livre dans le cadre d'un partenariat de Livraddict avec les éditions AtriaUn grand merci donc à l'équipe du forum pour la recherche active de partenariats et aux éditions Atria pour l'envoi de ce livre!!


Mon avis:

Le roman s'ouvre sur une belle citation de Barbey d'Aurevilly sur le voyage:
"Qu'est-ce en général qu'un voyageur? C'est un homme qui s'en va chercher un bout de conversation au bout du monde."
Le texte est ensuite découpé en différentes parties, pour la plupart du nom des femmes qui vont marquer le périple de notre jeune héros.
L'univers de Mathieu n'a comme lumière que sa grand-mère et sa tante, seuls liens qui l'ont aidé à surmonter les décès de son père et de son grand-frère, sa mère se noyant dans l'alcool. Le premier chapitre nous met dans cette ambiance difficile et douloureuse. Il doit faire face à la mort de sa Mamie et apprend l'existence d'une carte postale envoyée par son frère du Canada après la date présumée de sa mort. Un espoir jaillit à ce moment-là, ou peut-être plus qu'un espoir, une décision se dessine clairement pour Mathieu. Il saisit cette part de rêve à 35 cents au vol et décide de franchir l'Atlantique pour retrouver la trace de ce grand-frère disparu.

Chapitre après chapitre, on voyage avec Mathieu dans ce Canada assez glauque. La lecture de ce roman a été assez laborieuse car malgré toutes les rencontres qu'il fait, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ou même à son histoire. On a accès à ce qu'il ressent, à ses émotions comme à ses pulsions et pourtant il m'a paru toujours très distant, de moi mais aussi des autres personnages qu'ils lui soient intimes (Marion, sa mère, son frère) ou de passage dans sa vie (Claire, France...).

J'ai trouvé difficile cet état psychologique et j'ai réellement manqué d'air pendant ce voyage. Je crois que j'aurai pu apprécier quand même le roman si lors de ce périple qui est en fait un cheminement intérieur, notre héros avait établi des liens avec son entourage. Mais mis à part avec sa grand-mère et un peu sa tante aussi, je n'en ai perçu aucun, malgré les nombreuses rencontres et le regard qu'il va porter sur tous ces gens qui l'aident, malgré les retrouvailles avec son frère, malgré sa décision de retourner auprès de Marion.
Une question de perception certainement car ces liens doivent exister mais je ne les ai perçu à aucun moment. Son attitude avec Marion au départ me l'avait d'ailleurs presque rendu antipathique, mais j'ai réalisé par la suite qu'il a la même avec tous les gens qu'il croise.

Son allusion à ses jours de plaines à la fin du roman, pendant lesquels il est triste d'avoir manqué son frère, me laisse penser que je suis certainement passée à côté de quelque chose, mais je ne suis pas sûre qu'il ait laissé quiconque dans sa vie vraiment y accéder, y compris nous lecteurs.








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