L'étranger

d'Albert Camus

Quatrième de couverture:

Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français...

Mon avis:

J'ai été surprise par la première partie de ce roman. Le style de l'auteur est très simple, très direct. Le narrateur est un jeune homme vivant à Alger. Il se rend à l'enterrement de sa mère, puis entame une liaison avec une jolie jeune fille Marie.
Par le ton employé, on sent une distance entre ce qu'il voit et ce qu'il vit. Il semble ne pas avoir d'avis sur les choses, ou au moins ne pas être touché. Est-ce qu'il aime Marie? Certainement que non. Est-ce qu'il veut bien l'épouser? Pourquoi pas. Malgré l'importance que cela prend dans la suite du roman, je n'ai pas vraiment senti son détachement avant son histoire avec Marie ou avec son voisin. Lors de la veillée de sa mère, du suivi du cortège, son attitude ne m'a pas du tout interpellée! Même si sa vision du "couple" m'a fait sourire, c'est dans sa manière de ne pas se positionner lorsque Raymond l'embobine que j'ai vraiment ressenti la différence que met en scène Camus ici. La passivité du narrateur, sa distance avec les évènements... Et ce soleil, toujours...

"Le ciel était déjà plein de soleil."

J'ai eu besoin d'aller lire un peu sur ce grand classique avant d'entamer la seconde partie, de peur de ne pas saisir quelque chose, de passer à côté. Cela m'a permis de placer cette oeuvre dans le cycle de l'absurde de Camus et de peut être mieux comprendre l'importance de la révolte du condamné!
Sans aller beaucoup plus loin, je suis vite retournée à cette deuxième partie. J'ai assisté à ce procès scandaleux tant par ce qu'il juge que par le détachement de notre Meursault qui s'y ennuie. Et puis alors que l'aumônier lui vole son temps si précieux, sa révolte éclate...

A la fin de ma lecture je regrette vraiment de ne pas l'avoir étudié. Même si j'étais en prépa scientifique, je me souviens avec plaisir des études des oeuvres de Perec, Sénèque ou Shelley sur l'humain et l'inhumain, celles de Sartre, Rousseau ou Yourcenar sur l'écriture de soi et je me dis que j'aurai vraiment aimé entendre mon prof de français nous parler et nous faire réfléchir sur cette oeuvre.
Elle mérite un regard bien plus approfondi et avisé que celui que j'ai porté sur elle...
A relire donc après une plongée dans la philosophie camusienne!!!








Commentaires

  1. C'est une lecture qui n'est plus toute fraîche pour moi. Le passage présent sur ta quatrième de couverture, je le connais depuis vraiment longtemps. Bref, enfant, j'en connaissais l'extrait du procès. Ensuite, je crois que je l'ai lu en lecture imposée, mais jamais étudié non plus. Il ressort tout de même de mon vague souvenir que ça a été une bonne lecture.

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    1. Moi, je me suis rendue compte que je n'avais pas idée avant de le lire de ce dont il était question alors que c'est un grand classique!

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  2. Je l'ai lu quand j'étais très jeune, je ne me rappelle plus vraiment de l'histoire. Il va falloir que je le relise puisque c'est un livre très profond. :)

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    1. oui, enfin, je n'ai pas tout perçu, faudra aussi que je le relise!!! ou une analyse du livre!!!!

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