Fahrenheit 451

de Ray Bradbury

Quatrième de couverture:

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.


Mon avis:
J'ai beaucoup entendu parler de ce livre suite au décès de l'auteur. La critique très enthousiaste de Globe-Lectrice a achevé de me convaincre qu'il fallait que je lise cet ouvrage!
Pour commencer je dois dire que j'ai beaucoup apprécié la préface de Jacques Chambon qui replace l'oeuvre (publiée en 1953) dans son contexte et fait le lien avec notre époque.
J'ai aussi beaucoup aimé la signification du titre qui est mise en avant à la première page et la citation  choisie ensuite:
"FAHRENHEIT 451: température à laquelle le papier s'enflamme et se consume."

"Si l'on vous donne du papier réglé, écrivez de l'autre côté.
Juan Ramon Jimenez"

On est d'emblée placés au côté de Montag, un pompier en pleine action. L'impensable est posé dès les premières lignes: il détruit les livres par le feu, il incendie les maisons qui en contiennent et il aime plus que tout voir les choses se faire dévorer par les flammes quand il utilise sa lance à pétrole... normal c'est son métier: il est pompier!
Mais une rencontre avec une jeune fille va faire basculer sa vie. Clarisse se promène, prend le temps de vivre et le questionne sur son bonheur. Il va prendre un tout petit peu de recul, juste assez pour voir la superficialité, le vide de tout ce qui l'entoure, sa vie, sa femme, lui même. Puis l'horreur de son métier se dessine quand un femme préfère mourir au milieu de ses livres. Il ne peut plus continuer ainsi. Mais un tel système ne peut laisser place au doute et Montag risque sa vie en osant une réflexion. Il va pourtant plu loin et veut détruire le système...

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur utilise le capitaine Beatty qui assène son savoir et écrase dans l'oeuf toute idée qui pourrait émerger ainsi que la manière dont Montag perçoit peu à peu ce vide omniprésent et insupportable.
Pourtant j'ai été un peu surprise par la forme de cet ouvrage : compte tenu des 240 pages je m'attendais à un roman, mais l'auteur va à l'essentiel, il ne dépeint que très superficiellement la situation politique. D'ailleurs je n'ai pas réellement compris comment les choses se sont déroulées, comment tout à pu basculer en si peu de temps car certains ont connu les pompiers qui éteignaient les feus, certains étaient professeurs d'université alors que d'autres semblent avoir déjà subi un système éducatif qui nie l'existence de ces faits.... Mais finalement ça ne m'a pas gêné car l'essence du livre est ailleurs et que le message passe incroyablement bien.

"Un livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Brûlons-le. 
Déchargeons l'arme. Battons en brèche l'esprit humain."

"Les livres n'ont absolument rien de magique. Il n'y a de magie que 
dans ce qu'ils disent, dans la façon dont ils cousent les pièces 
et les morceaux de l'univers pour nous en faire un vêtement."

"Ca fait des années et des années que mon grand-père est mort, 
mais si vous souleviez mon crâne, nom d'un chien, dans les circonvolutions 
de mon cerveau vous trouveriez l'empreinte de ses pouces. Il m'a marqué à vie."

J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune organisée par Félina que je remercie!
Tous les avis sont regroupés ICI!


Commentaires

  1. Je vois que la préface de Chambon a marqué les esprits ! C'est vrai qu'on pourrait s'attendre à plus d'approfondissement sr le contexte politique, notamment la guerre évoquée du début à la fin, mais cela ne m'a pas dérangée non plus. Au final, Bradbury réussit à faire réfléchir le lecteur sur son époque et sur ses choix, c'est le principal !

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  2. C'est vrai que le livre est assez court mais cela ne m'a pas dérangée !
    J'aime quand les auteurs vont à l'essentiel !

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    1. Oui, et puis c'est une nouvelle en fait. Mais cela m'a surpris car je m'attendais à un roman dystocique... Une belle lecture en tout cas!!!

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  3. "Fahrenheit 45" écrit en 1953, ce livre est un des chefs d'œuvres de la science fiction, c'est ouvrage futuriste dans lesquels l'homme n'est plus mettre de sa pensée et où cette pensée devient un crime, l'homme est réduit à son plus simple expression et je trouve à cette époque c'était gonflé d'écrire ce genre de chose !!! heureuse qu'il t'ai plus...

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    1. Oui, c'est incroyable de voir ce qu'Orwell ou Bradbury osaient sous couvert de science fiction!!!

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  4. Bradbury va à l'essentiel. Il ne décrit pas particulièrement le mode de vie de Montag, donc c'est "normal" qu'il n'entre pas dans les détails de l'évolution de la situation et de la politique de cette société. Il aurait pu en tout cas. Cette préface m'intrigue... Merci de ta participation à cette LC. ^^

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  5. Il faut vraiment que je lise ce roman! Merci pour cet avis très enthousiaste!

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    1. Oui, c'est vraiment intéressant,, je pense qu'il faut l'avoir lu...

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  6. C'est vrai que je ne m'étais pas posée la question de la chronologie des évènements et qu'en effet, on dirait qu'une seule génération, deux au plus, ont suffi...
    Par contre, j'ai trouvé Beatty moins radical que tu ne l'a ressenti. J'ai eu l'impression, au contraire, qu'il laissait à Montag une certaine marge de manoeuvre, qu'il n'étouffait pas tout tout de suite. Et C'era una volta, par exemple, s'est posée la question: n'a-t-il pas souhaité ce qui arrive à la fin, sans en avoir lui-même le courage?

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    1. C'est vrai tu as raison, il lui dit tellement de choses... je n'avais pas vu ça comme ça. Je lirai avec attention tous vos avis ;-)

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  7. Bon ben moi, j'ai squouizé la préface, parce que je trouve qu'avec les préfaces, on est un peu trop orienté. J'avais lu celle d'Elric des dragons, et ça m'avait cassé toute surprise, je savais quasi l'histoire à l'avance...
    Peut-être que je peux la lire maintenant ^^

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    1. Je ne me méfie pas trop des préfaces, mais je zappe les quatrième de couverture!! Je les découvre souvent quand je fais ma chronique, car souvent on en dit trop!!! Mais je ferai attention aux préfaces à l'avenir ;-)

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